French playwright Marie Dilasser took part in a week-long artistic residence at the Sala Beckett. During her stay in Barcelona, Dilasser attended rehearsals of her work-in-progress play Paisatge interior brut, directed by Glòria Balañà i Altimira, and she carried out several activities.
Here we publish a journal written by the author.
Paisatge interior brut à la Sala Beckett
Nous sommes arrivés à Barcelone un mardi. Ciel immaculé, chaleur écrasante. Grâce aux indications d’Álex Batlle nous avons facilement trouvé El Forùm où nous avons garé le camping-car. À tous les camping-caristes, El Forùm, ça a pas l’air comme ça, mais c’est plutôt sympa. Nous nous sommes ensuite rendus à la Sala Beckett. Superbe accueil, visite du nouveau lieu, ancienne coopérative démente, odeur de peinture fraîche, rouge. Mercredi, alors que mon compagnon et nos enfants ne savaient pas que leur peau se rebifferait au soleil insistant de la Barceloneta, j’ai assisté aux répétitions de « Paisatge interior brut » (traduction de Carles Batlle). Rencontre avec Gloria Balaña i Altimira, Aina Calpe, Alfonso Ferri, Flaco et avec leur façon de travailler engageant des brèves discussions en catalan, en espagnol, en français, en anglais. Pendant la pause déjeuner, envie de lire « Transition » de Carles Batlle, de voir les mises en scènes de Victor Muñoz i Calafell, de Toni Casares et Aina Tur Seguí, envie de découvrir les bouquins de Mathias Enard, je prends note. Le vendredi, je suis revenue assister aux répétitions, travail avec la vidéo d’Alfonso et le jeu d’Aina, intéressante délocalisation du texte. Première fois que je vois Bernadette (le personnage principal) pleurer, et si seule, et si peuplée. Le travail avec le son et la vidéo révèle le jeu entre les fantasmes et le corps. Ça se dégonde, On voit la lutte. Le mardi suivant je rencontre Stephen Simon en éclair, ses étudiants, en éclair, ambiance bruyante et lumineuse. Et puis Bogdan Georgescu, cet auteur roumain qui ne vit pas en Roumanie, que j’ai envie de lire. On va acheter des clopes ensemble parce que la pression monte et j’ai envie d’en fumer au moins trois. Le mardi soir, la salle est pleine, concentrée jusqu’au bout, Aina est magnifique, surprenante, je ne le lui ai pas dit assez. Je ne leur ai pas assez dit que j’ai aimé leur travail, leur façon de faire. J’arrive quand même à énoncer des propos à peu près clairs lors de la discussion. Je crois. Merci à tous pour cette expérience riche et plaisante, merci à Fabulamundi, à ses partenaires et bien sûr à tous ceux et celles qui nous ont si bien accueilli à la Sala Beckett.
Marie Dilasser