J’écris ce que je pioche chaque jour de façon incohérente, absurde, décousue, dans la masse d’informations qui me sont délivrées et imposées chaque jour de façon incohérente, absurde, décousue…
Je digère la violence de cette absence de sens en l’écrivant d’une façon qui retranscrive le plus justement possible ce que je ressens.
C’est pourquoi j’attache une grande importance à la forme graphique de ce que j’écris.
C’est l’espace physique de la langue qui m’intéresse ; le rapport qu’elle entretient à l’espace physique qui la donne, la révèle ; l’espace physique de sa représentation…
Je cherche donc une forme d’écriture qui donne la mesure de la violence et de la force physique de cette langue.
De façon générale, j’aime jouer sur les changements d’unités de lieux et de temps, altérer la parole par d’infimes modifications typographiques, déplacements de mots sur l’espace de la feuille, utilisation de didascalies « parlées / pensées »…
Par ce système d’écriture je peux jouer sur la dissociation – entre ce qui est dit et pensé, ce qui est simultanément affiché par le corps et la voix… – envisager différents niveaux de lecture autonomes – les voix seulement, les corps seulement… – provoquer l’imaginaire du spectateur en insufflant une série de sons, images, mouvements, qui ouvrent le texte vers un ailleurs. Généralement moins balisé, beaucoup plus âpre.
Fabulamundi involved Sandrine Roche in activities in Rome and in Pescara.
Sandrine Roche, auteure, comédienne, metteure en scène, étudie les sciences politiques en France puis en Italie, avant de devenir chargée de production en théâtre et en danse. Elle quitte tout en 1998 pour s’installer à Bruxelles, et y suivre une formation de comédienne (Ecole Lassaad – formation Jacques Lecoq).
Elle commence à écrire simultanément au jeu, avec le texte Itinéraire sans fond(s) – bourse Beaumarchais en 2002 – commandé par Barthélémy Bompard.
En 2005, elle reçoit une bourse du CNL pour REDUCTO ABSURDUM de toute expérience humaine, premier opus de la trilogie Ma Langue !puis l’aide à la création du CNT en 2007 pour CARNE (éditions Les Effarées 2013).
Elle a créé en 2008 l’association Perspective Nevski*, avec laquelle elle réalise un travail de plateau autour de son écriture.
En 2010, sa pièce Yèk, mes trois têtes est sélectionnée pour les fictions de France Culture.
Elle s’installe à Rennes, et débute un travail avec des enfants qui donne naissance au texte Neuf petites filles (push & pull), lauréat des Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2011. Edité par les Editions Théâtrales, lauréat de l’aide à la création du CNT en novembre 2012, le texte est créé par Philippe Labaune et Stanislas Nordey en 2014.
Elle termine en 2012 Un silence idéal, second opus de Ma langue !puisRAVIE, une adaptation La Chèvre de Mr Seguin (Editions Théâtrales 2013).
Elle est en résidence à La Chartreuse en 2014, où elle termine Mon rouge aux joues (variations chromatiques sur le Petit Chaperon Rouge) et une première version de Des cow-boys.
Neuf petites filles
Personnages : 9
Neuf petites filles jouent à s’inventer des histoires. L’une après l’autre elles parlent de leurs souvenirs, leurs peurs, leurs rêves de vie. A travers ce jeu apparemment innocent et les thèmes avec lesquels elles jouent, comme la féminité, la misogynie, le corps de la femme, l’homosexualité … on observe à quel point ces petites filles peuvent être cruelles, perverses, ambivalentes, lucides.
Avec un langage raffiné, comme une partition de jazz, Sandrine Roche propose un univers très personnel.
Des cow-boys
8 personnages – 4 acteurs
Des cow-boysjoue à transposer les codes du western dans notre société. Un groupe d’enfants, quelques adolescents et un couple d’adultes jouent à la loi du plus fort. Un texte explosif sur les jeux de pouvoir aujourd’hui.
Jouant avec les formes, les corps, les rythmes, Sandrine Roche crée un théâtre tellurique.
Mon rouge aux joues
Personnages : 3 femmes
Mon rouge aux joues donne la parole aux trois femmes du Petit Chaperon Rouge. Au travers de trois monologues qui se croisent la fille, la mère et la grand-mère parlent de leurs hontes, leurs peurs, leurs colères qui se transmettent d’une génération à l’autre. Un texte sur l’héritage de la féminité, les relations mère-fille et la soif de liberté.